Quand on évoque les réparations de carrosserie, on pense généralement à deux types d’intervention, que l’on associe la plupart du temps l’une à l’autre : le débosselage et la peinture.
Le débosselage consiste à supprimer les déformations subies par la carrosserie.
Jusqu’à ces dernières années, cette opération était souvent suivie d’une mise en peinture.
On peut dire que la réparation de tôlerie réduisait le défaut, mais c’est ensuite un ponçage suivi d’une opération de peinture qui constituait la finition.
Cependant, le fait de repeindre une pièce de carrosserie allonge la durée et le coût des réparations, puisque deux opérations sont alors nécessaires, et parce que s’ajoute le coût de la matière.
De plus, la peinture nécessite un temps de séchage, mais aussi oblige fréquemment au démontage de la pièce à repeindre, puis à son remontage. En effet, tout élément de carrosserie doit être soit démonté, soit isolé thermiquement au moyen de bâches, dans le but de préserver les garnitures et les accessoires intérieurs, et éviter leur fusion ou leur déformation.
Ces contraintes spécifiques s’ajoutent aux inconvénients de l’opération de peinture.
Enfin, le ponçage à nu d’une tôle prive cette dernière de son traitement électrolytique antirouille. Il est donc souhaitable d’éviter un ponçage de la tôle en profondeur, sauf nécessité absolue.
Ces dernières années, les techniques en carrosserie ont évolué, et dans la plupart des cas, permettent désormais de réaliser les réparations sans nécessiter d’application de peinture, et donc en évitant les contraintes citées précédemment.
Le coût et la durée des réparations sont ainsi considérablement réduits.
Aujourd’hui, l’acquisition de ces techniques est par conséquent devenue hautement souhaitable pour tout carrossier professionnel.
Indications du débosselage sans peinture
Cette technique peut être employée dans tous les cas où la peinture du véhicule n’est n’y écaillée, ni rayée profondément. C’est notamment le cas pour les dégâts causés par la grêle, mais aussi pour tout autre choc sur la carrosserie : coup de caddy, de portière, de pare-choc, coup de poing, etc.
S’il n’y a pas de décollement de la peinture, et même si la tôle est très déformée, on peut la débosseler sans peinture. En fonction de l’importance des déformations de la tôle, le travail de débosselage pourra prendre de quelques minutes à plusieurs heures, mais ce temps sera presque toujours inférieur au changement de l’élément bosselé, puis à sa mise en peinture.
C’est une technique financièrement rentable, ce qui explique qu’elle est encouragée et même souvent requis par les compagnies d’assurances. C’est pourquoi ces dernières privilégient le partenariat avec les carrossiers maîtrisant ce procédé.
DSP : technique employée
Le débosselage sans peinture s’effectue sous éclairage d’une lampe appelée réflecteur, qui met en évidence les déformations de la tôle. L’opérateur réduit ces déformations par petites touches successives au moyen d’une tige en acier encore appelée cuillère, ou levier de débosselage. Cet outil est introduit par l’intérieur de la pièce à débosseler, après démontage de la garniture ou du panneau. Au préalable, il est parfois utile de minimiser la déformation au moyen d’une ventouse, ou d’un débosseleur pneumatique. On procède alors par aspiration, pour ramener la tôle dans sa position initiale, puis on finit par la technique du levier. Cette opération est minutieuse et demande du temps. Le carrossier procède par de multiples poussées, millimètre par millimètre, jusqu’à disparition complète de tout défaut, là ou précédemment on s’arrêtait pour passer à la phase de peinture.
La présence de renforts intérieurs dans les pièces à débosseler peut constituer un obstacle au processus, mais une formation approfondie permet au spécialiste de contourner ce problème, et au contraire d’utiliser ces renforts comme point d’appuis dans la plupart des cas.
Différents outils et techniques complémentaires sont aussi utilisables par l’opérateur.
Au besoin, un microponçage peut apporter une ultime finition.
La dextérité, la patience, ainsi qu’une bonne vue sont nécessaires pour l’exercice du débosselage sans peinture.
Cette technique fait l’objet d’une formation spécifique.
Elle permet l’optimisation des réparations en carrosserie.